J’ai découvert récemment « Poisson d’argent », un petit livre qui m’a vraiment touchée, et j’ai fait le lien avec d’autres livres que je connais sur l’illettrisme ou le bonheur de lire.
Voici donc un petit réseau, pour des « Cycle III ». (Cliquer sur le titre ou sur la couverture pour obtenir plus d’infos ou commander sur Amazon)
Poisson d’argent de Sylvie Deshors (niveau vert clair) : Ils l’ont appelé » Malheur « . Parce qu’il était le 13e à rejoindre la bande de la ligne D, qui vit dans les couloirs du métro. Des malheurs, il n’y a que ça, dans l’univers sans pitié des enfants de la débrouille. Bien sûr, il y a la grande Mila, mais son bonheur à lui, minuscule, est caché dans sa chaussure. Un bonheur en papier, fait de consonnes et de voyelles, légué par une grand-mère très tendre. Va-t-il lui ouvrir enfin le chemin de la liberté ?
Exploitation : des pistes ici.
Noël à tous les étages de Marie-Aude Murail (niveau orange) : Il fait froid à Paris en ce mois de décembre 1843. Pour le petit Hugues, qui est malade, c’est peut-être le dernier Noël. Le plus beau cadeau que sa grande sœur pourrait lui faire, ce serait de lui apprendre à lire. Mais voilà, Jeanne ne sait pas lire. Oh, si seulement elle possédait un livre, un seul livre, elle percerait le secret des mots ! Des livres, il y en a chez les riches voisins où Jeanne fait de la couture. Que se passera-t-il si elle en vole un ?
Défi d’enfer de Yaël Hassan (niveau rose) : Dans le collège de Léopold, la documentaliste organise un défi lecture, comme l’année passée. Mais cette fois-ci, après un tournoi départemental, il y aura une finale à Paris… Un pari alléchant pour Léo, qui est pourtant persuadé de ne pas aimer lire !
Le secret de Grand-Père Michael Morpurgo (niveau vert foncé) : Grand-Père adore raconter les histoires de sa jeunesse, mais parfois, inexplicablement, il se montre taciturne et s’emmure dans un silence douloureux.
Un beau jour, il se libère en faisant une demande surprenante à son petit-fils : serait-il d’accord pour lui apprendre à lire et à écrire, lui qui n’a jamais aimé l’école, mais qui brûle d’envie de lire des romans policiers ?
La récompense sera à la hauteur de leur travail acharné : Grand-Père écrira pour son petit-fils le récit singulier de l’arrivée du tracteur à la ferme alors qu’il était encore jeune enfant. Ce dernier prendra à son tour une décision importante : après ses études, il s’occupera de l’exploitation de la ferme.
Fait partie de la liste de référence Eduscol cycle 3
Exploitation : une fiche Gallimard ici, une QCM de compréhension ici
Momo, Petit prince des Bleuets de Yael Hassan (niveau vert foncé) : C’est l’été et Momo s’ennuie. Heureusement les grandes vacances qui s’annonçaient moroses vont prendre une tout autre tournure. Un événement va bouleverser la vie du garçon : il est inscrit à la bibliothèque. Momo se met à lire avec passion et rencontre monsieur Edouard, instituteur à la retraite. Ensemble, ils ont de grands projets…
Le buveur d’encre d’Eric Sanvoisin (niveau rose) Tandis qu’Odilon aide son père à la librairie, il aperçoit un client à l’air complètement ahuri qui se livre à un étrange manège. On dirait qu’il flotte à dix centimètres du sol, comme un fantôme. Puis, le client inconnu commence à boire un livre avec une paille ! (Dès le CE.)
Exploitation chez MDI :
Ou bien chez les Coccinelles.
La dame des livres.
C’est l’histoire d’un jeune garçon, Cal, qui aide ses parents à la ferme. Un métier d’homme. Sa sœur, elle, ne fait que lire, un passe-temps de fille. La famille s’est installée au bout du monde, quelque part dans un coin perdu des Etats-Unis, et vit pauvrement. Cet album est avant tout un hommage aux courageuses pionnières qui, dans les années 30, après la Grande Dépression et dans la foulée du New Deal lancé par le président Roosevelt, défièrent la pauvreté, misèrent sur la culture et se firent… bibliothécaires itinérantes, chevauchant par tous les temps pour porter l’amour des livres. Cal, d’abord réfractaire, va se laisser séduire par « la dame des livres », apprendre à lire et découvrir un autre univers.
Le graphisme, tout en couleurs tendres, se fait réaliste, un tantinet nostalgique, mais fleure bon la tendresse. Le texte, franc et rythmé, s’adresse aux apprentis lecteurs. Et ne leur raconte rien d’autre… qu’une belle histoire de partage.
Martine Laval (critique Telerama n° 3085 – 28 février 2009)
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