Jusqu’à ce que je tombe sur le manuel Cléo (Retz), je ne m’étais jamais posé la question de l’enseignement des groupes de verbes. Je distinguais les verbes du 2e groupe, parce que j’avais appris quand j’étais petite qu’il y avait 3 groupes de verbes. J’imaginais que c’était important.
J’avais été quand même surprise de ré-apprendre, à l’IUFM, à 40 ans donc, que les V du 2e groupe étaient ceux qui faisaient -issons au présent. Adulte, je l’avais complètement oublié.
A cette époque, à l’IUFM, si j’avais été plus futée, j’aurais réalisé qu’à 40 ans j’étais incapable de dire si un V en -IR appartenait au 2e ou au 3e groupe et pourtant je les conjuguais très bien. Cela aurait dû m’alerter : si je les conjuguais très bien sans les distinguer, pourquoi diable était-ce si utile de les isoler ?
Dans les IO 2015, on ne parlait plus de groupes de verbes. En particulier, le 2ème groupe avait disparu. Cela avait fait grand bruit. Or, de mon côté, cela faisait plusieurs années que je ne parlais plus non plus de ce deuxième groupe.
En fait, chercher à isoler les verbes du 2ème groupe me parait maintenant inutile, voire contreproductif. Autrement dit, non seulement cela ne sert à rien mais en plus cela embrouille les élèves.
Je précise, avec 3 idées directrices qui m’ont ensoleillé la conjugaison :
Idée 1 : pour faire de la conjugaison, il faut apprendre aux élèves à passer par l’oral.
Travailler d’abord la conjugaison à l’oral permet de faire prendre conscience aux élèves qu’on étudie la conjugaison pour apprendre à écrire ce qu’on entend, ce qu’on dit. La conjugaison, ce n’est rien d’autre que « l’orthographe des verbes » (pour des écoliers, du moins).
Si on passe trop vite sur cette étape de l’oral, si on n’y revient pas systématiquement, on se retrouve avec des élèves qui inventent des formes verbales : tu alleras (le futur du verbe aller), nous étrions (l’imparfait du verbe être…). Ils tentent d’appliquer des recettes, comme si la conjugaison était une sorte de machine à associer des radicaux et des terminaisons, machine complètement déconnectée de la langue.
Une fois qu’ils ont bien compris qu’il s’agit d’apprendre à écrire ce que l’on dit, il n’y aura « plus qu’à » corriger leurs imperfections de l’oral : ils voient (et non voyent), vous dites (et non disez), ils croient (et non croivent…).
Idée 2 : Au présent, c’est le 1e groupe qui est « spécial » avec ses terminaisons en -e. La plupart des autres verbes, 2e ou 3e groupe ont des terminaisons en s-s-t
… avec en particulier les finales en -i qui sont les plus piégeuses :
je replie la serviette mais je remplis les verres,
le lion se réfugie mais rugit,
tu cries mais tu écris,
je relie les points mais je relis ma dictée…
On le voit bien dans ces exemples : c’est le 1er groupe qui pose problème, alors que les verbes des deuxième et troisième groupes se comportent de la même manière : je remplis, je rugis (2e groupe) comme je relis, j’écris (3e groupe).
Autre exemple, même si finir et partir ne font pas partie du même groupe, les élèves disent : « Je pars à la plage » et « je finis mon travail », et écrivent un -s dans les deux cas. Il est parfaitement inutile de leur imposer une étape de raisonnement supplémentaire en se demandant si finir ou remplir sont des verbes du 2e groupe ou pas (même ceux qui ne savent pas que remplir est un verbe du 2e groupe écrivent « nous remplissons le seau« , et pas « nous remplons le seau« ).
Idée 3 : Une fois que les élèves ont appris à être vigilants pour repérer les verbes en -er, il reste peu de cas particuliers à leur enseigner
Ils apprendront à repérer les verbes en -endre et -ondre (qui ont des terminaisons en ds-ds-d), vouloir-pouvoir (valoir) chez qui le s se change en x et quelques curiosités, comme être, avoir et aller…
Moralité : vous conviendrez que, le deuxième groupe, on s’en fiche complètement, en fait.
Beaucoup de gens se sont exclamés ci-dessous, ont crié au meurtre, au conjuguicide…
On m’a expliqué que le participe présent du deuxième groupe était en -issant (en finissant….) mais cela ne pose pas de problème aux élèves puisque cette forme n’est pas homophone avec une autre : tous les participes présents s’écrivent -ant, 2e groupe ou pas.
Dans leurs rédactions, même en n’ayant jamais entendu parler du 2e groupe, mes élèves écrivent spontanément « Il a répondu en rougissant. » puisque c’est ce qu’ils disent. Aucun n’a l’idée de m’écrire « Il a répondu en [rougeant]. »
Quant à ceux qui écrivent « en rougisant », c’est l’orthographe du son [s] qu’il faut travailler avec eux, bien plus largement que la conjugaison des V du 2e groupe.
67 commentaires
sagebooker · 13 novembre 2016 à 16 h 27 min
je trouve ton post sur le sujet aujourd’hui seulement, et je plussoie, et de ma tête, des deux mains, des deux pieds, etc.
Pendant des années en segpa, j’ai zappé exprès le 2e groupe, car, petit argument supplémentaire, dans les 30 à 50 verbes les plus fréquemment utilisés en français, il n’y en avait jamais du 2e groupe… et on pouvait, comme tu l’expliques bien, trouver leur terminaison avec l’usage de tous les autres verbes sanf ER, mais les verbes en ER, à force de ressasser, ben justement, c’était ceux que nos loulous connaissent.
Pour mes CM2 actuels, j’ai fait avec eux une carte mentale des « terminaisons absolues », et ça leur simplifie quand même la vie… les choix de terminaison sont peu nombreux quelle que soit la personne utilisée (1 à 3 max si on ajoute le « ne rien ajouter », sous-entendu au radical, pour les verbes cités dans le commentaire précédent).
Après seulement cette révision de tous les cas rencontrés dans leur carrière de conjugueur, on passe à la conjugaison tranquillement, et là, plus aucun doute sur la terminaison, un peu de logique, (c’est « tu », ça finit forcément par un s, qu’est-ce qu’on met quand même juste avant ? Et non, on ne met pas un « t »…) et un peu d’apprentissage des leçons, et hop… ça passe tout seul ! (Pour que a reste, on en revient au travail sur le long terme, sur la mémorisation, et sur le transfert, pas sur les problèmes de conjugaison même).
Olympia · 20 novembre 2016 à 17 h 14 min
Bonjour,
j’ai créé un petit jeu d’entraînement sur le présent de l’indicatif avec des phrases qui se trouvent sur ma dictée de la semaine. J’ai utilisé votre tableau (tableau que j’avais construit en classe avec mes élèves) et que j’ai trouvé très joliment présenté sur votre blog. Je vous laisse le lien vers l’exercice, j’ai indiqué le lien vers votre blog, mais il faut le copier coller). http://LearningApps.org/display?v=pcij0wngt16
Sur le fond de l’article, je suis tout à fait d’accord avec vous!
roudoudouscoubidou · 21 août 2020 à 14 h 14 min
Bonjour,
T1 et 38 printemps, je te trouve très inspirante. Merci pour tes partages, vraiment.
charivari · 21 août 2020 à 22 h 06 min
Merci !
Élodie · 22 février 2017 à 15 h 16 min
Bonjour, suite à une leçon ce matin où j’ai expliqué à mes élèves sidérés mais contents finalement que on pouvait finalement considérer que c’était le premier groupe l’irrégulier par rapport aux autres au présent je suis venue sur ton site voir si tu n’avais pas des pistes supplémentaires à me donner. Quelle joie de tomber sur cet article qui me conforte dans ma manière d’expliquer je vais donc l’entériner en t’empruntant ton joli tableau, Merci !!! (Merci aussi en passant pour ta superbe explication du prédicat !)
Élodie · 22 février 2017 à 15 h 21 min
Par contre je rejoins le commentaire de Lydie concernant les verbes que tu as indiqués en -ndre. Personnellement j’écris plutôt en -endre comme cela les élèves n’ont pas cette confusion avec les verbes en -indre (j’en avais pas mal dans ma classe peut-être pas toi et tant mieux !) qui eux se comportent comme tous les autres (sauf oublis de ma part)
Charivari · 22 février 2017 à 16 h 59 min
Argh, c’est bien compliqué pour des CM.
-endre n’est pas satisfaisant non plus puisqu’il y a aussi -ondre (répondre…).
AU niveau CM2, je leur montre les V en -endre et -ondre, et, quand on rencontre un -oudre, -eindre, on remarque qu’il est plutôt « régulier », avec ses terminaisons en -s -s -t…
Élodie · 22 février 2017 à 17 h 04 min
Flûte ! Effectivement j’ai zappé les -ondre. C’est donc bien plus simple avec ta présentation et explication si nécessaire sur le moment pour les autres.
Merci pour la précision 🙂
Caroline · 20 mars 2017 à 16 h 36 min
Bonjour,
Dans ton affiche sur le présent, où placer les verbes comme cueillir (ouvrir (+ dérivés) – offrir – cueillir (+ dérivés) – souffrir – assaillir – tressaillir) qui se « comportent » comme des verbes du 1er groupe ?
Merci pour tes lumières sur ce point précis et, plus généralement, pour tout ton travail !
Caroline
Charivari · 20 mars 2017 à 19 h 34 min
Ils ne sont jamais apparus sur une affiche (ni chez moi ni ailleurs, à ma connaissance) parce que :
1. ils ont un comportement très atypique
2. Leur conjugaison, honnêtement, ne m’a jamais vraiment posé problème. Mes élèves n’ont pas l’idée d’écrire un t à la fin de « il cueille ». Très naturellement, ils les conjuguent comme un verbe en -er.
La conjugaison est bourrée de cas particuliers. Chercher à les mettre tous sur une affiche serait, à mon avis, parfaitement stupide et extrêmement contreproductif.
francoise · 17 août 2017 à 22 h 41 min
rhhhoooooo merciiiii encore et encore!!! (1ère année en CM, 1ère année avec de la conjugaison… j’essaie de prévoir les pièges 😉 et je pense aussi à tes ceintures 😀 … bon, ben, encore un merciiiiiii alors!!)
Smo · 28 août 2019 à 10 h 48 min
J’étais d’accord, puis ma femme, russe(!), me fait remarqué : et les participes passés ? Meeeeerde !
charivari · 28 août 2019 à 11 h 32 min
Non, non, pas « merde » 😀
Les V du 2e groupe ne dontpas les seuls à avoir leur participe passé en -i (ex : j’ai ri, j’ai suivi)
De toutes façons, les élèves ont besoin d’une règle pour savoir écrire la terminaison du participe. Cette règle n’est pas différente pour les V du 2e groupe : Ils se demandent « la chose est …. ? »
La chose est priSE : participe en -is (j’ai pris)
La chose est écriTE : participe passé en -it (j’ai écrit)
La chose est suiviE, finiE : participe passé en -i (j’ai suivi, j’ai fini).
Mes élèves appliquent cette règle sans avoir jamais entendu parler de groupes. Cela ne couvre pas tous les cas, mais beaucoup.
Dirlolo · 9 novembre 2017 à 10 h 20 min
Merci pour ce superbe article 😉
A partager pour convaincre les récalcitrants !!!
Et pour ma part, leçons à reprendre avec ce raisonnement.
Valérie · 29 février 2024 à 9 h 51 min
attention, les verbes en -ndre, il me semble que seuls -endre et -ondre prennent un -d ou -ds
par exemple, ca ne fonctionne pas avec craindre, peindre…
charivari · 4 mars 2024 à 16 h 23 min
Cette question a été évoquée plus haut. Cela ne relève pas du tout du cycle 3.
adèle · 10 novembre 2017 à 14 h 05 min
je rêve, j’ai l’impression d’avoir écrit ça ! depuis des années je travaille comme ça ! j’avais même présenté ma séance de cafipemf là-dessus…bref, bravo ! (et les nouveaux programmes sont allés dans notre sens, évidemment puisque c’est lo-gi-que et que la conjugaison c’est logique !)
charivari · 10 novembre 2017 à 17 h 24 min
Ça me fait plaisir de lire cela. Cet article est un peu ancien. À l’origine il avait été publié sur l’ancien blog et avait déclenché une vague de commentaires scandalisés, me tenant responsable de la baisse du niveau des élèves, du réchauffement climatique et de la faim dans le monde… ????
Marie · 2 avril 2018 à 13 h 40 min
Bonjour,
J’avoue être partisane de l’ancienne « méthode » mais je commence à me renseigner sur cette nouvelle façon de faire et je trouve ton article très intéressant… Parce qu’au fond, c’est vrai que tous les problèmes liés aux conjugaisons du 2ème groupe sont résolues si on se passe par l’oral.
Je m’interroge simplement sur un point : comment fait-on pour associer radical et terminaison avec les verbes en – ir ? Quel discours faut-il tenir aux élèves ?
Car si on enlève – ir sans ajouter le deuxième radical « iss » pour les verbes du 2ème groupe, cela donne une conjugaison fausse… Du coup, il ne faudrait plus expliquer aux élèves le puzzle : radical + terminaison ? Comment faites-vous tous ? Ca me pose question ^^!
Merci d’avance pour la réponse et pour la richesse de ton site !
Marie
charivari · 2 avril 2018 à 14 h 11 min
En fait, la question à se poser c’est « à quoi ça sert » de leur apprendre à enlever -ir et le remplacer par -iss pour conjuguer au présent ?
Ma réponse c’est : à rien du tout. Ils n’ont pas besoin de savoir cela pour savoir qu’on dit « nous finissons ». Jamais un élève ne m’a dit : « nous finons notre travail ».
Ce n’est pas ça, la conjugaison. S’ils apprennent comme ça, ils font n’importe quoi et on a des élèves qui pensent que conjuguer, c’est ça, c’est choisir les bonnes pièces du puzzle. Du coup, on en a qui conjuguent « ils allent » ou qui écrivent n’importe quoi dans leurs rédactions alors qu’on croit qu’ils savent leurs verbes parce qu’ils déconnectent ce travail de « puzzle » de la langue qu’ils utilisent. Et on pense que c’est de leur faute alors que c’est nous, en fait, qui leur avons très mal enseigné…
Jamais un élève qui s’appuie sur l’oral n’écrit « ils allent ».
Non, cela ne m’arrive plus depuis que je leur apprends que conjuguer, c’est écrire ce qu’on dit. On écoute », on s’appuie sur l’oral, on apprend les terminaisons par coeur (pour se souvenir des lettres muettes) mais on n’apprend pas de « radicaux », surement pas.
Cela ne m’est jamais arrivé qu’un élève oublie le -iss ainsi. Jamais un élève ne m’a écrit « nous finons notre travail » ou, à l’inverse, « nous écrissons une lettre ».
ALors comment on s’y prend ?
Pour le présent par exemple, on transforme beaucoup de textes au passé vers le présent, à l’oral. Souvent, je leur fais commencer leurs phrases par « en ce moment, tous les jours… ». Une fois que l’oral est bien stable, on repère les deux cas principaux (les V et -er et les autres), on apprend les terminaisons, écrit ce qu’on dit, tout simplement.
Marjolaine · 20 mai 2018 à 15 h 59 min
Merci merci merci ! J’aurai de nouveau des cm1 l’année prochaine depuis trèèèès longtemps et je suis très contente d’être tombée sur ton article. Effectivement, je me creusais toujours la tête pour trouver des verbes du 2ème groupe (ou les verbes comme finir comme il convenait de les appeler) dans mes exercices quand c’était au programme du CE2…
Ayleen & Kyban · 20 mai 2018 à 18 h 32 min
Je débarque après la bataille comme on dirait, vu que l’article date de 2016. J’ai découvert cette « révélation » la même année cela dit (enfin, tu le pratiquais peut-être déjà avant, moi non).
Comme toi, je suis fière de mes élèves en conjugaison quand je les envoie au cycle 3, même si parfois les collègues peuvent être contrariées parce que je n’ai pas du tout vu cette distinction « 2e groupe » sur laquelle elles s’appuient quant à elles. Cela dit, c’est surement plus simple d’apprendre à trouver les verbes du 2e groupe que d’apprendre à conjuguer alors j’ai quand même l’impression d’avoir fait la part la plus importante du travail 😛 .
Divinaline · 28 mai 2018 à 22 h 36 min
C’est très intéressant! L’orthophoniste de ma fille travaille la conjugaison avec elle sur ce même principe, cela a été une révélation, pour ma fille comme pour moi!
desbullespédagogiques · 27 juin 2018 à 10 h 32 min
Bonjour,
Collègue de français au collège, j’ai découvert ton site par les ceintures que je souhaite mettre en place à la prochaine rentrée. J’ai parcouru plusieurs articles qui m’ont tous très intéressée.
Ce billet sur la conjugaison me semble évident. Je distingue (je distinguais, je peux le mettre au passé) les groupes des verbes mais son utilité est nul.
Je compte m’appuyer davantage sur l’oral et donc sur l’usage des temps pour travailler la conjugaison, mais j’avoue que je ne sais pas trop comment m’y prendre. Comment travailles-tu la conjugaison à l’oral ?
En tout cas, merci pour tout cet apport.
charivari · 27 juin 2018 à 23 h 03 min
Merci pour ton témoignage ! Cela fait plaisir de lire cela de la part de profs du collège !
Pour travailler à l’oral, je travaille essentiellement à partir de transpositions. Je projette un texte et on le lit en le changeant de temps puis de personne. On « écoute » ce qui change. On transpose dans tous les sens, et à tous les temps étudiés. Je fais attention, par exemple, si je suis sur le passé simple, à continuer à transposer au futur, à l’imparfait …), je veux que les élèves soient à l’aise pour transformer les phrases à l’oral à tous les temps étudiés et « écouter » ce qu’ils disent.
C’est à cette condition qu’ils perdent les mauvaises habitudes de conjugaison-mécanique qu’ils ont parfois, en essayant d’associer radicaux et terminaisons sans même se demander si cela veut dire quelque chose. Je n’ai plus de « ils alleront », comme je pouvais avoir avant.
Je leur fais aussi utiliser des petits « compléments de phrase » appris par coeur. Par exemple, quand on veut transposer ou conjuguer au futur, on commence toujours par « quand je serai grand ».
Imparfait : « quand j’étais petit… »
Passé composé : « hier… »
Présent : « en ce moment, tous les jours… »
Passé simple : « Le chevalier avançait prudemment, quand , tout à coup…. »
Conditionnel : « Si j’étais riche… »
Delphine · 9 juillet 2018 à 11 h 04 min
Bonjour,je suis en train de remettre à jour mes sous-mains français pour mes CM2(allez hop, on remet COD COI, je les avais enlevés et nous, mes élèves et moi même, ne nous en portions pas plus mal, Complément du verbe, c’était à mon sens suffisant pour apprendre à manipuler la langue en primaire; bref, je suis hors sujet), donc, une fois encore, tu guides ma réflexion: cela fait quelques années que je vois bien que les classement de verbes 1er 2e 3e, ça n’apporte rien, si ce n’est de la confusion!Merci!!C’est décidé, je me débarrasse du 2e groupe, gnarf gnarf gnarf(rire diabolique).Bel été à toi!
charivari · 11 juillet 2018 à 19 h 17 min
????????
Heliodor · 16 juillet 2018 à 21 h 21 min
Ceci est une façon de voir les choses mais si on écoute les recommandations des programmes, c’est principalement la Gestion orthographique des marques de personne du verbe conjugué qu’il faut mettre en avant ( voir doc d’accompagnement)… Et vous verrez que sans même parler de groupe, on arrive à réduire les possibilités des terminaisons des verbes et ce, à n’importe quel temps simple ! Mais sinon ne plus parler du 2eme groupe est une possibilité pour simplifier la vie de nos élèves.
charivari · 17 juillet 2018 à 9 h 25 min
A qui t’adresses-tu ?
Nathalie M. · 26 juillet 2018 à 14 h 20 min
Bonjour
Formé à l’IUFM en 2000, le professeur de français nous avait démontré l’inutilité de ces 3 groupes. En analysant toutes les terminaisons, il est très facile de se rendre compte qu’il y en a peu, c’est très redondant (le fameux « s/s/t » est presque partout : présent, imparfait, passé simple … pas pour tous les verbes bien entendu). Il suffit donc de distinguer les verbes en -ER et ceux en -R/RE (même pour les verbes en -dre, aucun élève n’écrit : il apprendt ! Je leur explique que cela ne peut exister ! Même remarque pour les verbes du type Offrir où les élèves mettent naturellement « e/es/e »). Cela fait donc 17 ans que je n’enseigne pas les 3 groupes de verbe. La vraie difficulté est l’apprentissage des radicaux !
J’étais donc ravie de ces changements dans les programmes de 2015. Et c’est donc avec grande fierté … que je ne tiendrai pas compte des modifications dans la clarification des programmes de 2018. Bah, je n’aurai été en règle avec les IO que 2 ans 😀
Et je me lance dans les ceintures que je vais créer moi-même puisque pour pouvoir atteindre la ceinture noire en CM1, il faut uniquement les temps appris (je laisse le plus-que-parfait et le conditionnel aux collègues de CM2 😉
Et depuis toutes ces années, Merci Charivari pour ce partage et ces idées géniallissimes !
charivari · 26 juillet 2018 à 19 h 37 min
Ouiiii, cela ne m’empêche pas du tout de dormir. Je collerai une petite affiche avec les groupes de verbes dans un coin, j’apprendrai aux élèves à reconnaitre les groupes même si ça ne sert à rien, pour qu’ils ne se fassent pas moucher par un prof de collège un peu réac’ mais, évidemment, cela ne leur servira à rien pour conjuguer. Pas plus qu’avant quoi !
Magali · 12 septembre 2018 à 20 h 47 min
Eh oui…elle était intelligente cette disparition de groupes qui ne servent à rien…mais il semblerait que le mammouth ait vraiment peur du changement …et pdt l’été 2018 on a fait marche arrière…GRRRRRR!!!! On était pourtant sur la bonne voie !!! Les instits qui ne se contentent pas d’apprendre à leurs élèves comme ils ont eux-mêmes appris qd ils étaient sur le banc de l’école, et qui réfléchissent aux notions enseignées étaient enfin en adéquation avec les programmes…ça n’aura pas duré longtemps…Snifff…
charivari · 21 août 2019 à 15 h 57 min
Si tes élèves savent bien conjuguer, personne ne te reprochera rien si la leçon sur la distinction des V du 2e groupe n’est pas dans le cahier !!
Géraldine · 18 octobre 2018 à 7 h 31 min
Bonjour,
Merci Charivari, je vous trouve excellente.
Moi aussi j’ai fait le choix de faire travailler mes élèves sur les terminaisons plutôt que sur les groupes. Et je précise que ma prof d’Iufm de l’époque nous avait parlé des déclinaisons et avait mis à mal, déjà, la notion de groupe. Comme je suis une ingrate je ne me rappelle plus de son nom. Mais elle était très efficace.
Géraldine.
Samuel Ngollo · 26 octobre 2018 à 0 h 37 min
J´ai une question tres important le post a mon avis est destiné si je comprends bien aux apprenants qui ont déjà le français comme langue maternelle. Mais mon casse tête est la question suivante : Comment enseigner un élève FLE á reconnaître les verbes en IR qui ne se conjuguent pas de la même façon sachant au preáble qu´il ou elle ne sait même pas qu´on dit nous « finissons et nous partons »? la ça deviens tres difficile . J´utilise la méthode classique pour l´enseigner mais ya -t- il une autre methode plus intuitive?
merci pour vos réponses
charivari · 26 octobre 2018 à 14 h 17 min
Bonjour,
ce cas de la FLE a été évoqué il y a très longtemps. Un prof de FLE témoignait en disant qu’il n’y a pas d’autre moyen que de faire apprendre des « listes de verbes du 2e groupe ». Là, pour le coup, pour les étrangers qui ne peuvent pas s’appuyer sur leur pratique de l’oral, je crains qu’il n’y ait pas d’autre solution….
Sylvestre smo · 28 août 2019 à 10 h 53 min
Les étrangers n’apprennent vraiment de listes de verbes du 2ème ! Ils apprennent les verbes de couleur : rougir…et ils retiennent visuellement et auditivement tous les verbes en -ir qu’ils rencontrent, comme un petit français.
charivari · 28 août 2019 à 11 h 26 min
… et finir, j’imagine, qui est quand même plus fréquent ?
Marion · 21 août 2019 à 19 h 07 min
Merci beaucoup pour cette approche qui me conforte aussi dans ma façon de faire : il faut que les élèves se fassent confiance ! Leurs oreilles connaissent la réponse ! Bon, j’ai toujours un souci avec ceux qui ne sont pas de langue maternelle française (et ils sont nombreux dans ma classe en REP), ils peuvent moins faire confiance à leurs oreilles !
Par conséquent, j’aime aussi beaucoup ton affiche qui ne met pas en avant les verbes du 1er groupe, aurais-tu moyen de la partager ?
Merci encore pour tout ton travail et tes réflexions qui nous permettent d’avancer !
charivari · 21 août 2019 à 23 h 01 min
L’affiche est dans le bric à brac stocké dans cet article (clic)
Veronique STEPHAN · 22 août 2019 à 11 h 29 min
Je plussoie tellement ! Je fais pareil : un petit encart sur les groupes de verbes dans leur cahier de leçon et sur un mur de la classe, mais on ne l’utilise pas du tout !
Et j’ai les mêmes discussions avec des collègues réfractaires…
charivari · 22 août 2019 à 22 h 43 min
Hé hé, habile, le coup de la petite leçon et de l’affiche 😉
Marie-Laure A. · 25 août 2019 à 12 h 48 min
Cela fait longtemps que je fonctionne également comme cela, et c’est encore plus vrai depuis que je travaille en ULIS-collège !
cf. ma page de blog : http://marie-laure.eklablog.fr/conjugaison-c30572572
Merci pour tes idées et documents.
Papi · 28 août 2019 à 9 h 26 min
Bravo pour cette réflexion, et bien maintenant il ne te reste plus qu’à abandonner les méthodes et manuels industriel (comme « Cléo »), qui sont toxiques pour les élèves et pour les profs !
Les élèves apprennent bien mieux sans manuels !
PICARD · 28 août 2019 à 15 h 18 min
Euh… C’est quoi votre remarque sur CLEO alors que c’est justement le travail de son auteur, Antoine Fetet, qui donne crédit à ces approches ???
Jaffré Jean-Pierre · 28 août 2019 à 9 h 44 min
Le classement des verbes en groupes demeure en effet extrêmement artificiel et inopérant. Surtout pour le 3e groupe qui rassemble tout et le contraire. Quel rapport par exemple entre des verbes tels que « perdre » et « savoir » ? Pour disposer d’un classement ayant une portée structurelle, il faudrait distinguer plus d’une quarantaine de catégories, en supposant que cela permette une meilleure maitrise, ce qui reste à prouver. Donc, effectivement, rien ne vaut le recours à des procédures métalinguistiques basées sur l’oral.
Thibou de maitresse · 24 septembre 2019 à 23 h 21 min
Aaaaah mais quel plaisir de lire cet article que je n’avais jamais vu (alors qu’il date quand même !). Depuis que j’ai commencé à enseigner en 2014-2015, j’ai mis au tapis les groupes des verbes… Clairement, ça ne servait à rien, hormis, comme tu l’affirmes si bien, à ajouter une étape inutile au travail de conjugaison déjà bien ardu… Du coup, je parle de verbes en -ER, de verbes en -IR et -RE, de verbes en -DRE et de cousins éloignés qui aiment faire leurs intéressants (être, avoir, aller, …). Merci encore pour cet article qui égaye ma soirée et me conforte dans mes choix. 🙂
Chocolette · 6 novembre 2019 à 13 h 56 min
Je découvre cet article très intéressant qui fait en plus écho à une anima pédag que je viens d’avoir sur ce sujet!
J’ai juste une petite remarque quant à l’affiche qui est en image sur ton article, récapitulant les terminaisons. pour moi il y a une erreur : ce ne sont pas les verbe en
-ndre mais ceux en -dre (comme prendre, perdre..) qui gardent leur « d », exceptions faite des verbes en -oindre/-eindre/-aindre qui changent leur »d » pour un « t ».
Je ne sais du coup pas comment mettre ça en affiche!!
J’en profite pour te remercier pour ton travail et tes partages toujours si intéressants!
charivari · 6 novembre 2019 à 14 h 30 min
Il n’y a pas de « solution parfaite » pour l’affiche.
circée · 24 janvier 2020 à 22 h 36 min
et les verbes en -soudre/-ssoudre 😉
Merci pour cet article que je découvre aujourd’hui (il était temps!) et que je partage sans réserve puisque je fonctionne comme cela depuis bien longtemps…
Moi aussi, je pratique le conjuguicide…Quel bonheur!!!
Fred · 7 avril 2020 à 9 h 11 min
Rhooooo je cherchais justement un moyen ludique d’enseigner la conjugaison car je ne voulais absolument pas le faire comme on me l’avait appris (beurkkkkk). Sachant que malgré cela, j’ai toujours été plutôt douée en conjugaison mais j’avais « ma logique »…. Et inconsciemment c’est exactement ce que je faisais!!! Je suis ravie, que dis-je… extrêmement heureuse!!! Merciiiiii!
mgala2 · 9 avril 2020 à 17 h 47 min
Bonjour,
Merci pour cette article, j’adhère complètement. Que dis-tu aux personnes (par exemple si on a une visite de l’inspecteur) nous reprochant de ne pas suivre les programmes de 2018 où il est écrit qu’il faut mémoriser les verbes des 1er, 2ème et 3ème groupes ? Je pense que si on sait conjuguer les verbes, même si on ne sait pas à quel groupe ils appartiennent, alors est pas hors programme. Par ailleurs, les profs du collège utilisent ces termes, cela m’ennuie pour mes élèves futurs collégiens. Merci encore pour tout !
charivari · 9 avril 2020 à 21 h 24 min
« mémoriser les verbes » c’est bon. Un observateur est toujours épaté par l’aisance avec laquelle mes élèves conjuguent n’importe quel verbe de n’importe quel groupe.
Là où ça coince, c’est si un inspecteur demandait à un de mes élèves à quels groupes appartenaient les verbes fleurir ou courir.
Je fais quand même une leçon, pour faire bonne mesure, pour parler des groupes de verbes. On ne s’en sert plus jamais après alors j’y passe 15 minutes et puis basta. Mais c’est dans le cahier.
cheippe · 18 novembre 2020 à 16 h 40 min
découverte très tardif de ton article car c’est ma première année de CM2 après avoir presque 20 ans en mater…. la j’ai des cp CM2. et je tombe sur cet article! j’adore! c’est bien de lire ce qu’on a dans la tête! et oui l’oral ca me semble essentiel quand on a des enfants dont la langue maternelle est le français. je leur dis de se faire confiance! de s’écouter!
bref! merci charivari!!
aurais tu des trames de tes ceintures ? j’ai une élève malvoyante pour qui je dois adapter en luciole 26… pas facile. merci d’avance
Audrey Teinturier · 23 avril 2021 à 17 h 57 min
Comme Sagebooker : je plussoie ! C’est pertinent ! Merci du partage.
Marion · 20 juin 2021 à 13 h 02 min
Article intéressant et en effet tes remarques sont pertinentes… lorsque l’on travaille avec des élèves francophones. A Hendaye en zone frontalière avec l’Espagne ça ne choque pas un élève d’écrire « nous obéons » ou « ils réussent ». Du coup, le passage par la mémorisation des verbes en -issons reste une étape obligatoire.
Malgré toutes les irrégularités de la conjugaison en français, je trouve que l’application d’une recette un peu méthodique porte ses fruits, car beaucoup d’élèves pour qui le français n’est pas naturel n’ont aucune prise de distance à l’oral avec ce qui se dit ou pas.
charivari · 20 juin 2021 à 15 h 37 min
Oui, ce n’est pas pour rien que l’enseignement du Français Langue Étrangère est une discipline à part. Nos élèves francophones savent déjà quels sont les verbes en -issons.
Louvion · 3 janvier 2022 à 11 h 01 min
-ndre oui mais pas -eindre ? (je peins)
Frédérique · 30 octobre 2022 à 22 h 22 min
Un travail merveilleux que je visite régulièrement et les remarques sur la conjugaison sont tellement vraies. Je remarque juste une petite erreur dans le tableau de conjugaison au présent: ce ne sont pas tous les verbes en -dre qui finissent par ds , ds et d car les verbes en oudre ou eindre finissent par s, s, t.
Bonne continuation et merci pour tout ce que vous partagez.
charivari · 1 novembre 2022 à 22 h 05 min
Merci pour ce gentil message.
Les affichages ne sont jamais exhaustifs. Par exemple, on peut aussi dire que c’est une erreur de dire que les verbes en -er se terminent en -e à la 3e personne du singulier parce que ce n’est pas vrai pour le verbe aller. Il y a même des verbes en -ir qui ont les terminaisons des verbes en -er comme le verbe ouvrir (j’ouvre, tu ouvres…), bref, cette affiche est, à mon gout, très très efficace et je m’y réfère quasiment tous les jours.
J’explique aux élèves que les verbes « jaunes » sont principalement les verbes en -endre et -ondre. Comme ils sont très fréquents, cela fonctionne bien.
Expat · 9 novembre 2022 à 15 h 21 min
Bonjour, très intéressant votre article! j’enseigne le français à l’étranger (adultes), donc la problématique est un peu différente (notamment car l’oral n’est pas aussi « présent », l’environnement local étant dans une autre langue), et concernant ce fichu 2e groupe, je me suis résolu à l’enseigner de cette façon (ayant totale liberté pour enseigner, sans modèle « académique ») : 2e groupe = verbes en IR (tous), qui contrairement au 1er groupe, ne se conjuguent pas tous pareil, il y a 2 familles de verbes en « ir » : ceux qui se conjuguent de façon « normale/pleine » (ou « longue ») comme finir, et ceux qui se conjuguent de façon « courte » (les irréguliers, sans dire qu’ils en sont), qui ont le « i » final (de « ir ») qui disparaît.
Que pensez-vous de cette façon d’enseigner que j’ai « inventé »? je vous demande car je n’ai pas de background spécifique (formation) pour enseigner le français, et une expérience d’enseignement assez limitée. Merci de toute réponse!
charivari · 9 novembre 2022 à 16 h 40 min
Ce que j’ai vu de l’enseignement du FLE, en effet, c’est que les étrangers doivent apprendre des listes de V du 2e groupes puisqu’ils ne peuvent pas s’appuyer sur l’oral. Votre formule semble claire !
EB · 28 juillet 2023 à 16 h 12 min
Bonjour ! Merci pour cet article inspirant. Je valide !
Encore une demande … Où trouver le document pour l’affichage ?
Dodo · 24 octobre 2024 à 10 h 30 min
Je lance une question. J’ai aussi fait abstraction des groupes de verbes pour apprendre le présent à mes CM2.
Cependant je ne vois pas comment y échapper pour l’imparfait.
Les verbes qui doubles leur ss ne viennent pas naturellement pour les enfants à ce temps là. Et apprendre à les reconnaitre permet de bien les conjuguer. J’avais vu une autre technique où l’on passe par nous au présent pour conjuguer ensuite à l’imparfait, je trouve ça également laborieux.
Avez vous des conseils?
charivari · 24 octobre 2024 à 18 h 58 min
Je pense que si les verbes ne leur « viennent pas naturellement » c’est qu’il faut travailler davantage l’oral.
Leur imposer de ne jamais conjuguer un verbe tout seul, sans l’employer dans une phrase avant.
Quand j’étais petit, je (finir) toujours le premier.
Quand tu étais petit, tu (remplir) tes poches de coquillages
Quand il était petit, il (rougir) quand on l’interrogeait….
C’est vraiment essentiel de s’appuyer sur l’oral. jamais un élève ne m’a dit : « Je finais toujours le premier ». jamais un élève ne m’a dit : « nous remplons » le seau avec du sable.
De toute façon , c’est le serpent qui se mord la queue, parce que, pour savoir qu’un verbe appartient au 2e groupe , les élèves doivent savoir qu’ils disent « remplissais » à l’imparfait.
Dodo · 27 octobre 2024 à 17 h 10 min
Dans un sens je suis 100% d’accord avec l’idee de passer à l’oral qui est fondamental. Mais j’observe en pratique que les verbes qui ne sont pas ou peu utiliser par les enfants posent problème y compris à l’oral (ex le verbe établir –> nous établissions n’est pas naturel à l’imparfait) il l’est davantage au présent c’est pourquoi je me demande finalement si l’astuce du « nous » au présent pour repérer la base verbale n’est pas finalement un bon compromis. D’ailleurs c est ainsi que c’est enseigné sur canopé. Toutefois cela ne doit pas compromettre l’oral car beaucoup trop d’enfants écrivent sans avoir formulé au préalable ce qui donne des résultats surprenants.
Merci en tout cas pour cet échange interessant
charivari · 27 octobre 2024 à 18 h 02 min
C’est une bonne question. Je pense qu’il faut essayer de résister à l’envie de faire conjuguer des verbes pas utilisés par les élèves, en fait…
Ce qu’ils ont besoin de savoir conjuguer, ce sont les verbes qu’ils utilisent.