Avant, quand je ramassais les cahiers du jour, je comptais ma pile, et quand je m’apercevais qu’il m’en manquait un, je ronchonnais et pestais et je perdais 10 minutes pour me rendre compte que c’était Gudule qui s’était assis dessus.
Mais ça, c’était avant.
Avant, quand je récupérais une série de livres à la fin d’une séquence de littérature, j’appelais les élèves un par un au bureau pour qu’ils me rendent le livre prêté, et je cochais soigneusement pour savoir qui avait rendu et qui ne l’avait pas rendu. Cela me prenait au bas mot 20 minutes.
Mais ça, c’était avant.
Au quotidien, je n’ai plus jamais besoin d’interpeller mes élèves avec un « Quiiii n’a pas rendu sa feuille ? son livre ? son cahier ? son coupon ?…. »
Comment je fais ?
J’utilise une petite astuce toute simple depuis des années et je ne m’en passe plus : en début d’année, j’attribue un numéro à chaque élève (j’utilise bêtement l’ordre alphabétique de la liste d’élèves). Chaque élève connait son numéro. Il l’écrit en haut à droite, en tout petit, dans le coin de chacun de ses cahiers, et sur chacune des feuilles qu’il me rend (évaluations, coupon réponse pour une sortie…).
De mon côté, toutes mes séries de manuels, toutes mes séries de livres de LJ sont numérotées. Evidemment, je distribue le roman n°1 à l’élève numéro 1, et ainsi de suite.
- quand je ramasse les coupons réponses pour une sortie, je les trie par numéro et je sais immédiatement ceux qui n’ont pas encore rendu leur coupon.
- quand je récupère les romans d’une série de livres que nous avons fini d’étudier, en les triant, je sais instantanément qui ne l’a pas rendu.
- quand je ramasse les cahiers du jour…
Bref, vous avez saisi l’idée…
Cette astuce me sert aussi pour utiliser plusieurs années de suite des jetons ou étiquettes attribuées à chaque élève : plutôt que d’écrire le nom des élèves dessus, je mets leur numéro.
…et pour piocher un numéro, voici une idée simplissime pour désigner un élève, sans choisir toujours le même. L’idée me semble intéressante surtout pour les cas où il y a beaucoup de volontaires et où il est normal que « tout le monde passe ». On colorie des bâtons d’esquimaux ou, mieux, des abaisse-langue de docteur (Caro : « Pour des abaisse-langues pas chers et proches de chez soi, il suffit d’aller chez son pharmacien ! Je viens de regarder sur 1 boîte achetée l’an dernier : 1.63€ les 100« ).
Je fais moins élaboré que sur la photo, je colorie juste un petit bout du bâton. J’écris les numéros sur les bâtons, on met le tout dans un pot opaque et le tour est joué. Je pioche les bâtons non coloriés, et je remets le bâton dans le pot « côté colorié en haut », comme cela, tant que tout le monde n’est pas passé, je suis sûre de ne pas interroger deux fois le même élève.
Malin, non ?
L’idée vient de là : http://kindertastic.blogspot.fr/ (mais ce système me semble répandu dans les écoles anglo-saxonnes).
Tiré de vos commentaires
…J’utilise déjà ce système en poésie…
De mon côté, je n’ai pas l’intention d’utiliser ce système pour l’apprentissage des leçons parce que je ne veux pas que les élèves arrêtent d’apprendre une fois qu’ils ont été piochés.
…J’utilise des abaisse-langue…
Génial ! C’est plus gros que les bâtons d’esquimaux, ce sera plus sympa ! J’ajoute un lien :
Témoignage de Pirouette : Je me sers de ces batonnets aussi pour les mots à apprendre, je pioche un premier batonnet, l’élève désigné vient écrire les mots (ou la phrase , en CE1) derrière le tableau, je l’aide à corriger ses erreurs pendant que les autres écrivent sur leur ardoise ; ensuite je fais lever les ardoises, je dis à ceux qui ont des erreurs qu’il va falloir bien regarder le tableau pour corriger. Le lendemain, c’est celui qui a été au tableau qui pioche le batonnet suivant , ça , ils adorent ,etc…
4 commentaires
1234 · 18 septembre 2017 à 11 h 31 min
Bonjour,
Votre « astuce » d’attribuer un numero par élève a été mise en pratique dans une classe de cm1 de 14 élèves où se trouve mon petit fils autiste ! Il s’appelle maintenant « le 13 » laissez moi vous dire le dégât psychologique que cela a pu créer sur lui, attribuer des numéros aux enfants est une déshumanisation de la personne surtout lorsqu’elle est en construction, un adulte ne l’accepterait pas, on ne se souvient que trop des situations où des numéros sont attribués à la place d’un prénom et d’un nom , si vous en êtes arrivée là c’est une vraie hérésie, j’ai 64 ans et j’ai été dans des classes de 42 élèves et jamais je n’ai subi cela, on fait l’effort de s’intéresser aux enfants et pas à des numéros, c’est tres dangereux mentalement , renseignez vous auprès d’un pédopsychiatre ou un inspecteur d’académie. Le fait que cela vienne de pays anglo saxon où l’on a même supprimé l’apprentissage de l’écriture dans certains états n’est pas une référence.
charivari · 21 septembre 2017 à 20 h 06 min
Je suis désolée de ce qui arrive à votre petit fils, parce que JAMAIS je n’ai dit ni écrit qu’on appelait les élèves par leur numéro (!).
C’est très différent de pouvoir rapidement identifier que le livre qui manque est celui de Rémi (parce qu’on voit qu’on a le livre 1, le 2 et le 4, mais pas le 3) que d’appeler les élèves par leur numéro, non ? J’écris le numéro dans le coin de l’étiquette du cahier du jour, pour repérer très vite que c’est celui de MARIE qui manque, grâce à la rupture dans la suite des nombres. En aucun cas je n’interpelle les élèves par leur numéro.
Laurence · 23 juin 2018 à 21 h 24 min
Bonjour Charivari
Je suis dans une école primaire où il y a TOUJOURS 32 élèves par classe du CP au CM2. J’ai TOUJOURS utilisé les numéros (pour toutes les raisons que tu indiques…) mais je n’ai JAMAIS appelé mes élèves par leur numéro. Ce système m’est indispensable pour consacrer du temps à mes élèves et non à retrouver ce qui manque.
Je pense aux collègues qui seront PES l’année prochaine et qui doivent en ce moment déjà dévorer tes pages si précieuses. C’est une très bon système. C’est juste du bon sens de ne pas s’en servir pour s’adresser à ses élèves!
Merci pour toutes tes partages!
charivari · 24 juin 2018 à 23 h 53 min
C’est vrai que cela parait carrément inimaginable d’appeler un élève par son numéro. En revanche, faire trier les cahiers par un élève de service, réaliser qu’il manque le n°6 (« maitresse, c’est qui le n° 6 ? ») et repérer tout de suite l’étourdi qui a rangé son cahier avant qu’il soit corrigé, c’est quand même ultra pratique.